Côté pile : Barone, autrice compositrice et interprète. Côté face : Joëlle Otz, médecin, oncologue-radiothérapeute à Paris. À 32 ans ce petit bout de femme conjugue à merveille ses deux carrières. Bravo à cette étonnante jeune femme qu’on aime d’amour et qui a réussi le concours de Praticien Spécialiste de Centre de Lutte Contre le Cancer.
L’artiste guadeloupéenne étudie le solfège puis écrit ses premiers textes au collège, mais Joëlle rêve aussi de devenir vulcanologue ou journaliste. Bac en poche, Joëlle Otz, Barone la chanteuse, hésite entre de longues études et la musique. Ce sera finalement la cancérologie : «Au cours, d’un stage en onco-gastro durant mon internat, j’ai été marquée par un médecin qui débordait d’empathie. Il prenait le temps de faire les visites de patients. Il s’asseyait à leurs côtés, posait sa main sur leurs épaules, leur posait des questions et c’est à ce moment-là, que je me suis dit que je ferai de l’oncologie. »
Aujourd’hui, la jeune doctoresse combine à merveille sa passion et son engagement pour une cause qu’elle connait bien, grâce à son titre « Fire » : « j’apprécie le côté humain et empathique de l’oncologie, c’est aussi une prise en charge psychique de la médecine » explique-t-elle. Elle fédère le public avec des actions concrètes et lance un crowdfunding pour finaliser son EP : « une partie des financements récoltés sera reversée à la ligue contre le cancer. Cela vous donne la possibilité de participer à une action contre cette maladie. »
Barone joue alors, de concert, la partition « musique de sa vie » et sort le clip de « Fire » réalisé par Élodie Paul, également native de la Guadeloupe.
« Fire, c’est un tournant de ma vie musicale, car c’est la première fois que j’y parle de santé et de médecine, j’ai ouvert une porte que je ne souhaite pas refermer » confie l’oncologue-radiothérapeute. La chanson est enrobée de douceur et de mots puissants qui apaisent : « An ni on flanm sé difé a lanmou, chalè a-y pé ké ni bout ! Like the fire. Like the fire ! An ni on flanm, Sé difé a lanmou, chalè a-y pé ké ni bout Like the fire. Like the fire. Limyè a-y ké gidé mwen Kansè-la ka fè ravaj Ponmoun pa a labri é Si an ni métastaz Sa pa ké enpéché mwen souri »
La musique comme thérapie
Après avoir sorti, sans label, l’album « Solaire » de sept titres, Barone lance une campagne de financement participatif et solidaire pour la partie communication et le tournage du clip de « Fire ». Un appel entendu par ses proches et ses fans, l’artiste collecte près de 11 000€ en 5 mois. Et c’est ainsi que accompagnée des danseuses de la troupe « Passion passion » Barone met en image la bienveillance dans son clip.
Artiste et doctoresse, elle souhaite aussi associer la musicothérapie aux traitements conventionnels de la maladie. « C’est ma vie, c’est une forme d’introspection et j’ai essayé de faire en sorte que chaque titre ait un message bien à lui » précise-t-elle.
Il n’est pas rare qu’un artiste s’engage pour des causes médicales qui lui tiennent à cœur, mais il n’est pas courant que l’artiste soit lui-même directement concerné par le processus de guérison des patients. Et c’est ce qui fait de Barone une artiste hors du commun. Joëlle attend l’ouverture d’un plateau technique dans le nouveau CHU pour rentrer chez elle en Guadeloupe. En attendant, la jeune oncologue-radiothérapeute exerce depuis 2016 à l’institut Curie de Saint-Cloud.
Photo ©Elodie Martial