Amazones 2017, fière, rebelle et belle

Du 5 au 27 octobre se tiendra en Martinique la première exposition de la série des Amazones portée par l’association Arts en Route.

Dans la démarche de l’exposition d’art photographique « Amazones », le mécanisme artistique repose sur la rencontre. Celle d’un artiste photographe avec un modèle, un modèle « hors normes », un modèle qui interpelle. Ces modèles sont des Amazones, Femmes altières, vent debout contre le cancer… du sein. Résistance et Résilience sont leurs mots d’ordre, confiance et espérance leurs filtres de vie. Puisant leurs sources et leurs ressources dans les figures mythologiques et historiques, ces Amazones des Temps contemporains transfigurent la souffrance en beauté et en fierté, renversant les codes, transperçant les tabous, bousculant les attendus.

Un dialogue entre deux âmes

Les Amazones qui participent au projet ont, dans un premier temps, choisi elles mêmes leur artiste en fonction de chacun de leur univers photographique propre. Il s’agit de quelque chose qui aura résonné en elles, une mélancolie, une esthétique, un propos, une histoire à écrire, imperceptible, qu’elles veulent donner à lire.

Une fois la tonalité artistique choisie et le photographe incarnant cette proposition esthétique, il s’est agit pour l’Amazone de rencontrer l’homme ou la femme derrière l’objectif de l’appareil photo, d’entrer en relation avec ce regard. Expérience fragile, sensible et singulière, comme celle d’un premier rendez-vous.

Cette expérience humaine, car cela en est une, redonne à des femmes soumises à une épreuve psychique et physique, le pouvoir de dire avec leurs corps. Réinventer un langage, se réapproprier un corps mutilé, transgresser et progresser, dire et se dire, pleurer, séduire. Ici, la cicatrice, physique ou psychologique, n’est qu’un prétexte à dépasser le lisible et le visible. Ce projet de rencontre photographique donne à voir au delà, esquisse un portrait à quatre mains et à quatre yeux, instaure un dialogue entre deux âmes.

Et, à ce jeu de regards, bien souvent, l’âme guérisseuse n’est pas nécessairement celle que l’on croit…

Modèle Françoise Dô par Georges Emmanuel Arnaud pour Amazones 2017