La Guadeloupe inaugure le 1er cyclotron de la Caraïbe

Le Centre d’Imagerie Moléculaire de la Guadeloupe, premier centre de la Caraïbe, qui intègre sur un même site, la production d’un médicament radiopharmaceutique et l’examen d’imagerie réalisé en vue d’un diagnostic médical a été inauguré avec beaucoup d’émotion le 18 juin dernier.

Après, une première autorisation provisoire délivrée en juillet 2017 par l’ASN , le cyclotron a passé avec succès toutes les phases de tests et de réglages, lui permettant une parfaite optimisation de ses performances, garantissant ainsi son bon fonctionnement. Il en est de même pour tous les autres équipements, qualifiés eux aussi, durant cette même période.

L’examen final…

Inspecté sur site par l’ASN les 29, 30 et 31 mai 2018, une autorisation concernant le secteur de l’imagerie c’est à dire la caméra TEP/TDM (TEPscan de son petit nom) a été délivrée, le 14 juin 2018 pour 5 ans, tandis que l’autorisation concernant le secteur production donc le Cyclotron a quant à elle été prolongée comme l’explique Julie Aristide :

 

Ces autorisations garantissent donc, que le CIMGUA est un site de production de radiotraceurs et d’accueil des patients, entièrement conforme aux règlementations en vigueur. Et c’est ainsi que grâce à ce gage de qualité, que le Centre d’Imagerie Moléculaire de la Guadeloupe commence sa phase d’exploitation, officiellement en ce mois de juin 2018. Pour Julie Aristide, une des activistes à l’origine du grand mouvement de mobilisation de la population guadeloupéenne, elle même, touchée par un lymphome, cette inauguration est l’aboutissement d’une pétition lancée il y a plus de 3 ans :

Comment ça marche ? 

Le CIMGUA comprend un pôle production, un laboratoire de synthèse et de contrôle qualité et un pôle imagerie. Dans le pôle production, il y a un accélérateur de particules, le cyclotron, qui produit du Fluor 18, qui sera ensuite envoyé vers le laboratoire de synthèse et c’est au cours de cette synthèse que le Fluor 18 devient un radiotraceur : le Fluorodésoxyglucose, (FDG, pour les intimes). Et c’est lui qui va permettre de marquer les cellules « malades », caractérisées par une hyperactivité métabolique.

L’isotope, (mais, si, vous, vous en souvenez, je vous en ai déjà parlez ici) produit est ensuite vérifié par le laboratoire de Contrôle qualité, qui donne son feu vert, avant toutes injections au patient.

De son côté le pôle imagerie, accueillera le patient, qui sera pris en charge par une équipe médicale et paramédicale formée à la pratique des examens TEP/TDM.

Ce TEPscan (TEP/TDM) utilise la méthode de la tomographie à émission de positons, ce qui lui permet de mesurer en 3D l’activité métabolique des cellules. Et comme les cellules en état inflammatoire absorbent plus de sucre, cette surconsommation de glucose permettra alors leur détection en surbrillance, grâce au Fluor 18.  Une méthode alors considérée aujourd’hui, comme l’outil de diagnostic de référence en cancérologie.

Julie Aristide, endossera désormais la casquette de responsable administratif du CIMGUA, un chemin de vie, bien éloignée de son parcours initial. Sa mission :

Vers une égalité de la prise en charge Outre Mer ?

Avant ce 18 juin 2018, les patients guadeloupéens devaient partir en France hexagonale pour avoir accès à cette technologie, entrainant parfois des retards dans la prise en charge et la détection de la maladie. Le Centre d’Imagerie Moléculaire de la Guadeloupe accueillera dorénavant des patients de la Martinique et de la Guyane. Les accords de coopération sanitaire entre la Guadeloupe et les îles de la Caraïbe faciliteront également la prise en charge des patients venant des îles voisines. Une avancée significative sur les questions d’égalité d’accès aux soins pour les malades caribéens.

Article Anne Elizabeth Artsen