Après 3 ans d’attente et une pétition signée par 25 000 personnes, comme un symbole, c’est en octobre que ce 1re cyclotron des Antilles tant attendu devrait être opérationnel.
25 000 signatures et un Cyclotron…
Lancée le 4 juin 2014, la pétition « La Guadeloupe a vraiment besoin d’un TepScan », totalise très rapidement plus de 14 000 signataires. Initiée au départ par le journaliste Eddy Nedelkowski et son collègue Jacky Massicot, cette pétition également soutenue par de nombreux artiste dont Julie Aristide vise à mettre fin à cette inégalité d’accès aux soins entre l’Hexagone et nos départements. En effet ce matériel nécessaire à la prise en charge des patients existe déjà en Hexagone depuis plus de 10 ans et à la Réunion depuis 2006.
La mobilisation citoyenne réunit finalement 25 000 signataires et le 25 mai dernier, le centre d’imagerie moléculaire (CIMGUA) est inauguré, parmi ses premiers visiteurs, la violoniste du groupe Soft Julie Aristide. Très émue par la concrétisation de ce projet, elle s’est confiée sur France Antilles sur l’importance de ce centre pour de nombreux patients :
« Je suis particulièrement émue que ce cyclotron soit en Guadeloupe et que ce centre voit le jour petit à petit. C’est aussi une grande satisfaction pour le collectif qui s’est battu et pour les 25 000 signataires. »
Mais au fait c’est quoi un cyclotron ?
Quand on parle de cyclotron on parle aussi de TepScan, les 2 font la paire et constituent cet examen pendant lequel on injecte un produit un peu radioactif dans le corps, ce sont les isotopes. Isotopes… me direz-vous, mais à quoi ça sert ? Eh bien, c’est cet isotope qui va se fixer sur les tumeurs ou métastases et qui permettra ainsi de les mettre en évidence.
C’est donc ce TepScan, cet appareil d’imagerie médicale, qui réalise une cartographie des cellules de notre corps atteintes par une infection et qui détectera aussi certains cancers comme les lymphomes, mais pas seulement.
Le cyclotron, laboratoire de synthèse donc, composé de 5 boxes individuels pour les patients et d’un TEPScann permettra également, de prendre en charge précocement et efficacement différentes pathologies tels que le diabète, les infections, ou encore la maladie d’Alheizhemer mais aussi de modifier une chimiothérapie en cours de traitement.
« Une égalité des soins pour tous ! »
Certaines pathologies ne permettent pas aux patients de prendre l’avion pour réaliser un examen nécessaire à l’amélioration de leur traitement et de ce faite, à leur guérison. La création de ce centre est donc une véritable avancée significative dans la lutte contre le cancer.
Pour Julie Aristide cela permettra également d’améliorer la prise en charge de nombreux patients. La violoniste, atteinte d’un cancer du système lymphatique, qui nécessite l’utilisation du TepScan, pour connaître l’avancée des cellules cancéreuses, a dû se rendre à l’hôpital Foch pour réaliser cet examen, mais a été préalablement, contrainte d’attendre que son état lui permette d’effectuer les 8h de vols pour Paris, un temps précieux dans un processus de guérison : « Ce centre va changer la vie de beaucoup de personnes parce que sur ces 1700 nouveaux cas de cancers, tout le monde ne bénéficie pas de cet examen et cela va vraiment améliorer la prise en charge et permettre aussi à de nombreuses personnes d’avoir les mêmes chances de survie qu’ailleurs. » (Guadeloupe 1ère)
Alors si on résume, le cyclotron est donc un laboratoire de fabrication de marqueur radioactif : les isotopes. Ce sont ces isotopes qui sont utilisés au cours de l’examen TepScan, pendant lequel le médecin injecte l’isotope dans notre corps, il va alors se fixer sur les cellules anormalement actives durant environ 2h.
Ensuite on passe au scanner avec le TepScan, on s’allonge sur la table avec une partie en forme de tube possédant des capteurs pour le rayonnement radioactif des isotopes et c’est l’enregistrement des informations sur les bases de données qui constitueront la cartographie de nos cellules.
Cet examen de l’ensemble du corps en un seul passage dans le TepScan, a pour objectif de traquer et de repérer les métastases, d’identifier les petites tumeurs et de classifier les masses bégnines et les tumeurs cancéreuses durant environ 50 minutes.
Avec environ 1500 détections de cancers chaque année en Guadeloupe, le CIMGUA devrait accueillir environ 2000 à 2500 patients lors de la première année.
Article: Anne Elisabeth Artsen